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Publié depuis Overblog

Publié le par Alex Joss Jade

2) Le blanchiment d'argent et les différentes méthodes.

 

L'ensemble des activités illégales génère d'importantes sommes d'argent. En raison de leur origine, l'argent doit être blanchi afin qu'il puisse circuler dans l'économie.

Mais que signifie réellement le mot blanchiment d'argent et en quoi consiste-t-il ?

D'après la définition adoptée par la BNP Paribas :

"Le blanchiment d'argent est un délit pénalement sanctionné qui consiste à donner une apparence légitime à des capitaux qui en vérité, proviennent d'activités illicites telles que : le trafic de stupéfiants, les activités criminelles, la corruption,la prostitution, le trafic d'armes et autres types de fraude fiscale".

A l'origine de ce terme deux versions sont admises :  

Celle de la période de 1919-1933 en rapport avec l'alcool prohibé aux Etats-Unis, et plus précisément dans les années 1920, avec le célèbre gangster Al Capone (1889-1947). Celui-ci aurait racheté une chaîne entière de laveries automatiques où les ménagères payent leur lessive en argent liquide. L'objectif était de camoufler la provenance des capitaux illicites. Les recettes étant incontrôlables, il ne restait plus qu'à ajouter l'argent sale du trafic d'alcool à l'argent propre des blanchisseries pour en faire des sommes complètement licites.

L'autre version s'explique par le simple fait que l'argent dit "sale" est blanchi afin qu'il puisse passer pour "propre", autrement dit indiscernable de l'argent gagné honnêtement.

En résumé le blanchiment d'argent à deux finalités :

  • Dissimuler la provenance des profits issus des opérations frauduleuses ;
  • Obtenir des revenus de placement de ces fonds.

 

Il faut évidement différencier le blanchiment des sommes que va toucher un petit revendeur de drogue avec les importantes sommes engendrées par les grandes organisations criminelles. En effet, en cas de sommes peu élevées, environ une centaine d'euros par semaine, il est facile pour l'individu de dépenser son argent sans éveiller les soupçons. En revanche, lorsque les montants commencent à être importants, l'opération s'avère plus compliquée. Dans ce cas "l'imagination est la seule limite à la diversité des méthodes employées pour blanchir de l’argent."  (La législation canadienne sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme– Guide à l’intention des comptables agréés)

 

Le blanchiment d'argent comporte trois phases :

La technique de prélavage :

La méthode des fausses factures

A l'origine la méthode la plus utilisée était celle des fausses factures. Cette méthode nécessite l'action de sociétés écran. La société écran est une société complice, ayant une activité légale, qui va recevoir des factures de sociétés créées par les organisations criminelles et qui n'utilisent que de l'argent liquide. La société écran va alors régler le montant par chèque des factures, puis va être remboursée intégralement en argent liquide par la société des criminels. Evidement le chèque sera officiel et le remboursement sera effectué dans la discrétion la plus totale.

La méthode du " schtroumpfage " ou le fractionnement des dépôts bancaires

Parmi les nombreuses innovations, la méthode du schtroumpfage est actuellement la plus courante. Cette technique entraîne l'implication de nombreuses personnes. Elle consiste à déposer l'argent sale sous forme de liquide en petites sommes sur un ensemble de comptes différents. Pour ne pas éveiller les soupçons, les sommes d'argent déposées ne doivent pas dépasser le seuil de déclaration, qui varie selon les Pays.

La méthode de déclaration de faux gains aux jeux

Pour cette technique deux options sont envisageables.

Celle de l'arnaque à la loterie ou les trafiquants vont simplement acheter un ticket de PMU à un particulier gagnant. Le trafiquant proposera à celui-ci une valeur plus élevée que celle du ticket, qu'il versera sur son compte. Il ne lui restera plus qu'a encaisser le ticket gagnant.

Une autre possibilité s'offre à eux, celle des casinos. Cette fois-ci le trafiquant peut également envisager plusieurs méthodes :

- Acheter des jetons à l'entrée du casino avec l'argent issu du trafic. Puis après être resté quelques heures le fraudeur n'a plus qu'a ré-échanger ses jetons à la sortie contre de l'argent propre.

- Lorsque la complicité du propriétaire du casino est possible l'action est plus simple. Le fraudeur doit simplement perdre son argent au jeu, puis il recevra un versement du montant égal à ce qu'il a perdu de la part du propriétaire complice.

Le fraudeur pourra donc justifier l'entrée d'une somme d'argent élevée sur son compte.

On peut également citer deux autres techniques de prélavage : acheter des objets de luxe ou mélanger de l'argent sale aux recettes d'un commerce complice (pizzeria, restaurant...).

 

La technique de brassage ou d'empilage :

Consiste à dissimuler l'origine criminelle des fonds par la multiplication des opérations bancaires entre établissements de différents pays.

La méthode de la valse des transferts

Les criminels vont avoir recours à ce qu'on appelle une valse des transferts. Il s'agit de transférer l'argent d'une banque à une autre banque. Chacune va se couvrir par la respectabilité de la banque précédente. Entre chaque transaction la banque qui précéde possède une renommée de plus en plus importante. Ainsi depuis la banque d'un paradis fiscal l'argent trace son chemin jusqu'à une grande banque en commençant par les plus petites. Une fois cet argent arrivé jusqu'à des banques irréprochables il n'est plus possible de remettre en question l'origine de l'argent.

 

La technique d'essorage :

Il s'agit du "recyclage" des gains provenant des activités illicites en les plaçant dans l'économie légale. On peut citer :

 - Les achats d'entreprises,

 - Les placements financiers,

 - Les placements immobiliers.

 

Les organisations n'ont plus qu'à choisir la méthode qu'elles préfèrent et les faire varier afin de multiplier leur chance de blanchir l'argent en toute tranquillité.

 

 

L'essorage

L'essorage

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